Promenons-nous...
La carapace se fendille, doucement, très doucement, finement et par les interstices les premiers rayons du soleil en profitent pour tenter d'adoucir les os, de réchauffer la peau, assouplir l'être endolori, pour y poser des couleurs arc-en-ciel, pour déposer pas bien loin de la lumière, des étoiles par milliers...
Le printemps n'est pas loin, j'ai profité d'un début d'après-midi pour rendre visite au jardin botanique de la ville, là ce ne sont que lignes, courbes, enchevêtrements, secrets, fourmillements, chuchotements et confidences...
Au départ d'une allée ombragée se trouve l'arbre le plus insensé du jardin, l'arbre aux souhaits, un majestueux et énigmatique Phillyrea , et c'est vrai qu'il a des airs de murs des lamentations...Ce mur là a des oreilles, des poches, des mains pour accueillir les secrets, les remerciements, les demandes...Il m'a confié un secret ou deux, j'ai promis de n'en rien dire...
Sur mon chemin point de lapin blanc, mais un chat qui m'a tenu compagnie un instant, un chapelier-berger-photgraphe-apiculteur certainement un peu fou intrigué par ma présence dans les allées où la poésie semble avoir donné rendez-vous aux étranges personnages
Mon " chapelier" est ce viel homme qui est venu me parler,( ma décence ne m'a pas autorisée à le prendre en photo...n'oubliez pas, le jardin à ses secrets et ses êtres lumineux qui tiennent à leur intimité) une barbe blanche, un air désuet et charmant, des yeux lumineux comme un matin d'avril. Il a confié à son interlocutrice fascinée quelques petits bouts de sa vie, m'a parlé de fleurs, des Hommes, sa présence en ses lieux puis est reparti, sourire aux lèvres se fondre dans les feuillages.
( image trouvée ici ...blog littéro-dragonesque...je n'y suis pour rien, ni pour l'image, ni pour le nom de ce blog là)
La peau des arbres, la couleur des premiers pétales, la présence des premiers bourdons à l'affût du moindre nectar, le bruit du vent dans les feuilles, la musique amené ici, une robe oubliée, cet arbre prisonnier, une haute verrière qui abrite une superbe collection de cactées, on peut y voir la trace de la présence de l'homme, son chapeau laissé là comme pour dire aux demoiselles au piquant certain qu'il n'est pas loin...
Et la reine rouge dans tout ça ? Elle n'y met pas les pieds, les siens sont trop "grands", le genre à les mettre dans le plat, elle ne connait rien aux douceurs et aux secrets à garder...
C'est la Sardine qui l'a dit